• Présentation

     

    Le monde a bien changé depuis l'Ere Technologique... La Terre n'est en rien semblable avec ce monde d'autrefois ou la technologie était fleurissante et maîtresse du monde.

    Avalon est une habitante d'une île du nord. Elle vient tout juste d'avoir 19 ans et travaille en tant qu'archiviste. Sa petite vie bien tranquille est sur le point de basculer. Elle va devoir quitter son île de glace pour un monde aride dont elle ne connaît pas les règles afin d'être mariée à un inconnu dont elle ne connaît que le nom: Tybalt.


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    Depuis l'aube, les bateaux n'arrêtaient pas d'arriver. Avalon ne travailler pas ce matin-là. Elle prenait un café avec une cousine proche qui avait son âge. Elle fixait le ballet qui se déroulait dans le port. D'ordinaire, il n'y avait pas autant de bateaux. C'était les membres du Conseil qui arrivait les uns après les autres. 

    Avalon avait déjà lu, très probablement dans l'un des livres des archives de la bibliothèque, qu'il avait également existé des bateaux à l'Etre Technologique. Cependant, ce n'était pas exactement les même machines. Autrefois, les bateaux voguaient sur les eaux et avait besoin de carburant pour fonctionner. Maintenant, les bateaux flottaient au-dessus de l'eau. C'était l'unique moyen pour se rendre d'une île à une autre. Le carburant fait d'énergies fossiles avait été remplacé par une nouvelle source d'énergie: le Souffle. Les savants avaient découvert le Souffle après la fin de l'Ere Technologique. C'était une énergie non polluante. A vrai dire, Avalon ne savait pas grand chose sur le Souffle. Elle ne connaissait que l'essentiel. Le Souffle était devenu la source de toute énergie utilisée. Et c'est ainsi que les bateaux ne voguaient plus mais flotter à un mètre au dessus de la mer. 

    Dans l'ancien temps, les humains se déplaçaient aussi dans les airs avec des avions. Ces engins-là avaient complétement disparus. Ils volaient à une haute altitude et il était devenu bien trop dangereux de se trouver à cette altitude là. Le ciel pouvait paraître bien innocent mais les vents soufflaient toujours extrêmement fort et les turbulences auraient été bien trop nombreuses. Alors, les avions avaient tout simplement disparus. On utilisait uniquement les bateaux et les cycles. C'était des sortes de fiacres confortables qui se pilotaient automatiquement. Contrairement aux bateaux, les cycles flottaient à une trentaine de centimètres du sol.C'était bien pratique vu comme les rues des îles du nord pouvaient être enneigées parfois.  

    Pendant les jours qui suivirent l'arrivée des membres du Conseil, Avalon ne vit presque plus son père. Les seules nouvelles qu'elle avait de lui, c'était par l'intermédiaire de sa mère. Le Conseil devait évoquer un sujet terriblement grave pour que les réunions durent si longtemps. Pourtant, en apparence, tout semblait aller bien dans les îles du nord. 

    Un soir, alors qu'elle rentrait des archives, Avalon retrouva sa mère affairait à courir dans tous les sens. Elle eut le tournis rien qu'à la regarder s'activer de la sorte. Sa mère n'avait même pas remarqué sa présence! Quand enfin ce fut le cas, elle s'arrêta quelques secondes pour la regarder:

    "Et bien! Ne restes pas plantée là comme un iceberg! Viens donc un peu m'aider! On reçoit du monde, ce soir."

    Et une fois ses paroles dites, la mère d'Avalon recommença à s'activait. Des invités? Avalon n'était pas au courant. Depuis quand ce dîner était-il prévu? Apparemment, il était surtout improvisé, sinon, sa mère ne serait pas dans un tel état.

    Fatiguée rien qu'en regardant sa mère s'activait de la sorte, Avalon posa ses affaires et vint alors l'aider. Sa mère la quitta pour se rendre dans la cuisine tandis qu'Avalon mit la table. Cette tâche ne lui prit pas énormément de temps. Ensuite, Avalon gagna la cuisine. Elle ne savait toujours pas qui étaient les invités mais en mettant la table, elle s'était rendue compte qu'ils seraient une bonne vingtaine à dîner ce soir. La mère d'Avalon devait cuisiner depuis un bon moment déjà car la plupart des plats étaient prêts. Sous les ordres de sa mère, la jeune femme exécuta chacun de ses ordres. 

    Quand elle fut libérée des tâches culinaires, Avalon décidé de commencer par prendre une douche. Avalon prenait toujours des douches avec de l'eau bouillante. Cela changeait tellement des températures qu'elle pouvait affronter en sortant dans l'île. Puis, elle s'habilla avec des habits propres. Elle ne mit pas d'aussi gros pull que d'ordinaire. Elle n'en avait pas besoin puisqu'elle ne sortirait pas son nez dehors, ce soir. 

    Peu de temps après qu'elle soit sortie de la salle de bain, le père d'Avalon arriva. La jeune femme vint le saluer, ravie de savoir qu'elle passerait la soirée en sa compagnie, même s'il y aurait d'autres personnes. L'homme avait l'air exténué. Jamais Avalon ne lui avait trouvé un air aussi fatigué. Quand il aperçut sa fille, le père lui adressa un sourire las empli d'une étrange émotion qu'elle voyait très rarement chez lui: une sorte de compassion. Les réunions que tenaient le Conseil devaient porter sur des sujets de la plus hautes importance pour que son père en soit autant affecté. Il ne resta pas longtemps en compagnie de sa femme et de sa fille, prétextant qu'il devait aller se changer pour le dîner. 

     

    Isis était couchée devant le feu de cheminée, étalée de tout son long sur un tapis bien moelleux. C'était sa place attitrée, le soir, depuis qu'elle vivait là. La vieille chienne avait ses yeux fermés et paraissait endormie. Cependant, Avalon constata que ce n'était pas le cas lorsque la sonnette annonçant l'arrivée des invités retentit. Isis se leva d'un bond, sa tête se tourna vers la direction du hall d'entrée. Elle trépignait d'impatience pour faire la fête à ceux qui venaient de sonner. Dès que la mère d'Avalon ouvrit la porte, Isis se précipita sur les inconnus. Avalon vint les saluer poliment. Elle ne connaissait aucun des visages de ses hommes et femmes plus ou moins âgés qui entraient chez eux.

    Le père d'Avalon arriva en ouvrant grand les bras, d'un air joyeux.

    "Mes chers amis, membres du Conseil ! Bienvenue dans notre demeure."

    Avalon écarquilla grands ses yeux bleus. Les membres du Conseil! C'était eux les invités du soir! La jeune femme ne l'aurait jamais cru. Parmi ces personnes illustres de sa communauté, Avalon se sentait comme une intruse. Son père était comme un poisson dans l'eau en leur compagnie... quoi de plus normal puisqu'il était lui-même un membre du Conseil! Et sa mère... Et bien, elle ressemblait à une enfant à qui on venait d'offrir un nouveau jouet. Elle posait des questions sur le fonctionnement des autres îles du nord. 

    Une vieille femme appartenant au Conseil dévisageait depuis un moment Avalon. Cette dernière fronça les sourcils quand elle le remarqua. En revanche, cela n'empêcha pas la vieille femme de continuer de la fixer. Elle n'avait pas les yeux bleus mais gris. C'était plus rare chez les habitants des îles du nord. 

    Pendant le dîner, Avalon se mura dans le silence. Elle n'avait rien à dire à ces gens et elle semblait entièrement transparente aux yeux des membres du Conseil. Elle écoutait les conversation d'une oreille détachée. 

    Une fois le dessert terminé, les discussions s'éternisèrent. Soudainement, la grand-mère du Conseil ouvrit la bouche pour la première fois. Avalon fut surprise de constater comme sa voix était puissante et portait. 

    "Cessons cette masquerade. Il est plus que temps de parler de ce pour quoi nous sommes réunis, ici, ce soir."

    Un grand silence tomba sur la tablée. Avalon put sentir le malaise qui s'installait lentement parmi les personnes présentes. La grand-mère souriait d'un air angélique. Le père d'Avalon était le plus gêné de tous. Pourtant, ce fut lui qui prit, ensuite, la parole:

    "Avalon, cette grande dame qui vient de parler et l'honorable Kerdélia. C'est la doyenne du Conseil. Membres du Conseil, je vous présente ma fille unique, Avalon."

    Il venait de prononcer ces mots par pur courtoisie. Cela se sentait dans le ton qu'il employait. Son épouse était étonnée. Pourquoi présenter Avalon de façon aussi formel, en cet instant, au Conseil? Elle-même n'avait pas eu droit à cet honneur. Et Avalon se posait exactement la même question.

    Tous les regards des membres du Conseil se tournèrent vers la jeune femme qui aurait grandement aimé ne pas être le centre de l'attention. Elle ne savait plus vers où diriger son regard.  

    "Quelle charmante enfant! s'exclama Kerdélia avec un sourire révélant son dentier. Elle sera parfaite.

    Les sourcils d'Avalon se plissèrent. Parfaite pour quoi? Elle regarda alors son père qui semblait à la fois contrarié et mal à l'aise. 

    -Et bien! Souriez un peu, très cher, gronda faussement la doyenne. Ce n'est pas tous les jours que le Conseil lui-même arrange un mariage! C'est un honneur pour votre fille d'être l'heureuse élue!"

    Les membres du Conseil hochèrent tous la tête, signe de leur approbation des paroles que venait de prononcer la doyenne. L'annonce venait de profondément choquée à la mère d'Avalon qui n'était visiblement pas au courant. Elle lança à son mari un regard empli d'interrogations et d'étonnement mêlé à de la colère. Quant à Avalon, elle ne remarqua rien de tout cela. Les paroles de la vieille dame mirent un certain temps avant qu'elle ne puisse réellement en comprendre le sens. Elle n'avait aucun soucis d'audition. Avalon ne voulait, tout simplement, pas comprendre le sens des phrases dites par Kerdélia. Un mariage! Et pas n'importe lequel, le sien! Avalon sentit le monde autour d'elle devenir de plus en plus floue. Les voix des convives et de ses parents lui semblaient lointaines. La jeune femme se sentit tomber et, à ce moment là, ce fut le noir complet dans son esprit. 


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  • Jamais Astoria n'avait autant détesté son nom. Greengrass.... Voilà un nom qui sonnait doux quand on le prononçait. Mais c'était, comme beaucoup trop de choses dans ce monde dans lequel elle vivait: un trompe-oeil. 

    Daphné, il y a quelques minutes encore, venait de lui rappeler que les choix qu'elle ferait ne seraient jamais entièrement les siens. C'était son nom qui devait lui dicter les décisions qu'elle prenait. Cette constatation rendait folle de rage, intérieurement, la sorcière. Extérieurement, même si elle n'avait pas l'air au plus grand de sa forme, elle ne donnait pas l'air qu'un orage se déchaîné dans ses pensées. 

    Des souvenirs revinrent en mémoire à Astoria. Elle se rappela des longues heures, de son enfance, passée avec sa soeur en compagnie de leurs parents qui leur répétait qu'il fallait préserver, durant toute leur vie, l'honneur de leur nom.  La famille Greengrass n'était pas n'importe laquelle des familles lambda de sorciers. C'était une lignée noble, à la pureté du sang irréprochable: des sangs-purs. De ce fait, Daphné et Astoria avait été éduquées à avoir une certaine prestance, à se comporter avec la fierté dû à leur nom. Et, bien entendu , il était totalement impensable que l'une d'elles n'entache la réputation et l'image de la famille. C'était le fardeau qui pesait sur chaque membre d'une famille de sang-pur. Et pourtant, ce fardeau était encore plus difficile à porter pour des enfants vivant dans une communauté qui évoluait. De plus en plus, on accordait la gloire au mérite plus qu'au sang. Et cela, les vieilles familles ne le supportaient pas.Elles voulaient, absolument, conserver leur place privilégiée. C'était d'ailleurs pour cela que Celui-Dont-On-Ne-Doit-Pas-Prononcer-Le-Nom avait eu, et avait encore, de nombreux fidèles.  

    Daphné n'avait jamais vraiment eu de mots durs envers les nés-moldus. Elle n'avait jamais discriminer un sorcier pour une histoire de sang. Sa relation avec sa soeur s'était détériorée depuis le début de sa scolarité à Pourdlard. Les deux soeurs s'étaient éloignées. Astoria ne trouvait pas que sa soeur ait choisi les meilleures fréquentations possibles au sein de leur maison. 

    Dans son lit, sous sa couverture, Astoria aurait préféré penser à des choses moins graves, comme ses cours ou des banalités de la vie...  

    Cette nuit-là, Astoria dormit affreusement mal si on pouvait dire qu'elle avait dormi. 

    Au petit déjeuner, Cameron nota la contrariété qui s'affichait clairement sur le visage d'Astoria. Au début, il hésita à lui demander ce qui n'allait pas. Cependant, le sorcier renonça. Le sujet avait tellement l'air de la perturber qu'il se disait que c'était mieux si elle décidait d'elle-même de lui en faire part. Astoria mangeait sans appétit. Elle buvait pour se désaltérer car son corps en avait besoin. Ses gestes étaient mécaniques. Physiquement, elle était présence. En réalité, elle était perdue dans ses pensées.

    Plus tard, dans la matinée, Astoria croisa Angus qui lui offrit un grand sourire. La petite sorcière le lui rendit avec une certaine réserve ce qui n'échappa pas à son petit copain qui fronça, le temps d'une fraction de seconde, ses sourcils. Une fois à sa hauteur, Astoria lui dit:

    "J'ai cours, est-ce que je peux te voir après?"

    Un peu étonné, Angus ne pouvait, cependant, ne pas refuser. Astoria voulait lui dire quelque chose et même s'il avait un mauvais pressentiment, il n'allait pas lui répondre qu'il ne voulait pas la voir. C'était totalement idiot. Toutefois, il ne pouvait s'empêcher de penser au petit sourire d'Astoria. 

     

    Après son cours, Astoria arpentait les couloirs de Poudlard d'un pas lent. Elle réfléchissait. Que pouvait-elle dire à Angus? Cette questions l'avait tracassée la nuit dernière et durant toute la matinée. La panique s'empara de ses pensées quand elle vit Angus au  bout couloir. Le Poufsouffle était assis sur le rebord d'une fenêtre. Il regardait l'extérieur à travers celle-ci. 

    Astoria inspira profondément avant de s'avancer vers lui. Elle tentait, comme elle pouvait, de faire un peu d'ordre dans sa tête pour construire, une fois en face des lui, des phrases qui aient du sens. 

    Angus lui sourit quand il l'a vit. Elle aurait préféré ne pas voir son sourire. Elle s'était très vite attachée à lui en peu de temps. Elle était sans doute trop jeune pour discerner ce qu'était qu'aimer réellement quelqu'un. Mais elle tenait fortement à Angus, c'était une chose certaine.

    "Tu en fais une tête... ça ne va pas? demanda-t-il inquiet. 

    Astoria devait se ressaisir.

    -Je suis désolée, Angus.  

    Le sorcier fronça les sourcils.

    -Désolée de quoi ? 

    -Je ne peux pas être ta petite-amie. En fait, je ne veux plus rien être pour toi. 

    Elle ne savait pas par quel miracle ces mots avaient réussi à sortir de sa bouche. Angus, en face d'elle perdit toute contenance. Le sorcier blond ne s'attendait pas tout à cette déclaration. 

    -Pourquoi ? finit-il par balbutier d'une voix encore sous le choque. 

    -Tu es un né-moldu. Voilà pourquoi."

    Elle ne serait pas permise de le nommer Sang-de-Bourbe. C'était l'insulter en lui disant cela et elle ne pouvait pas le faire. Elle venait déjà de parler comme un automate. Astoria profita de l'étonnement et du choque d'Angus pour tourner les talons et s'enfuir en courant. Le garçon ne tenta pas de la rattraper. Il la regarda s'éloigner, dépité. Il connaissait assez la petite Greengrass pour savoir que ce n'était pas la vraie raison qui l'avait poussé à le laisser tomber. Il pensa au mauvaises farces que les Serpentards lui jouaient. 

    Alors qu'elle courant dans les couloirs en direction des cachots, Astoria sentit des larmes coulaient sur ses joues. Elle ne voulait pas pleurer, surtout pas en publique. Si elle devait verser des larmes, cela serait sous sa couverture, à l'abris des regards. Elle s'arrêta devant la porte de sa salle commune. D'un revers de manche, Astoria essuya les quelques larmes qui perlaient encore sur ses joues. Elle inspira profondément de nouveau pour la seconde fois avant de pousser la porte. Ce ne fut pas une surprise de voir, assise sur un divan sa soeur. Daphné avait un petit sourire triomphant. Elle savait que sa soeur avait cédé à son "conseil" en voyant le regard empli de haine que lui lançait Astoria. 


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    De la trahison. Voilà ce que ressentait Avalon. Elle fulminait de rage. En reprenant connaissance, la jeune femme n'avait dit aucun mot. Elle avait simplement quitté la table pour aller s'enfermer dans sa chambre et, peu lui importait, si les membre du Conseil prenait son geste pour de l'impolitesse. 

    Avalon n'était pas en colère contre sa mère. Cette dernière n'était, visiblement, au courant de rien et avait pris cette histoire de mariage en même temps qu'elle. Non, c'était, bien entendu, à son père que la jeune femme en voulait. Elle comprenait mieux l'impression étrange qu'elle ressentait. Depuis combien de temps manigançait-il de la marier? Ce n'est pas l'idée même qui la rebutait mais le fait qu'on lui cache ce qui la concernait. 

    En tant que fille de l'un des membres du Conseil, Avalon avait, et depuis longtemps, su qu'elle avait peu de chance de choisir son époux. Un mariage arrangé.... Elle s'était fait à cette idée. Cependant, un détail clochait. Dans un mariage arrangé, jamais le Conseil complet ne s'en mêlait. A la limite, deux membres du Conseil faisaient en sorte de marier leurs enfants ensemble pour renforcer des liens commerciaux entre les îles ou parfois, pour des raisons plus étranges qui les arrangeaient. Mais, au grand jamais, un mariage n'avait été planifié par le Conseil tout entier. 

     

    Le temps s'écoula doucement et Avalon commençait, enfin, à se calmer. Elle espérait que les membres du Conseil étaient partis. Un coup d'oeil à l'heure qu'il  était et Avalon n'en douta pas: il ne devait rester, dans la maison qu'elle, ses parents et Isis. 

    Doucement, Avalon quitta sa chambre pour se rendre dans la cuisine afin de prendre un verre d'eau. Quand elle alluma la lumière, Avalon eut un mouvement de sursaut. Sur une chaise, assise et la fixant se trouvait la vieille Kerdélia. Au début, la jeune femme se demanda si c'était son esprit qui lui jouait un bien vilain tour. Cependant, l'illusion semblait trop précise pour ne pas être vraie. 

    "On dirait que tu vois un mort, jeune fille, lâcha la vieille femme sur un ton qui n'avait plus rien à voir avec celui qu'elle avait pendant le repas. 

    Il y avait, à présent, une connotation sévère dans chaque syllabe qu'elle articulait. 

    -Un mariage, c'est un bel événement, chère enfant. 

    -Je n'étais pas préparée à cette annonce, s'entendit répondre Avalon. 

    -Il va falloir, pourtant, rapidement te faire à cette idée, répondit calmement Kerdélia. 

    Un silence s'installa entre les deux femmes. Avalon contempla longtemps cette femme du Conseil. Sous ses airs fragiles, Avalon ne s'y trompait, pas, ce n'était pas une grand-mère innocente. On ne siégeait pas au Conseil si on avait pas des idées à défendre et qu'on avait pas le respect des citoyens. 

    -Est-ce le Conseil, tout entier, qui a décidé de ce mariage? finit par demander Avalon. 

    -C'est exact. 

    -Ce genre d'arrangement est rare."

    Avalon fut étonnée de constater avec quelle froideur elle parlait de son propre destin. Après tout, la première concernée, dans cette histoire, c'était bien elle. Elle se savait en âge d'avoir un fiancé, après tout. 

    Kerdélia considéra longtemps la jeune femme en face d'elle.

    "Ne pensez pas que vous êtes la seule."

    La vieille dame n'ajouta rien. Avalon plissa les yeux. Que devait-elle comprendre? Qu'elle pouvait refuser? Non, cela, c'était tout bonnement impossible. On ne déclinait pas un ordre direct du Conseil. Est-ce que d'autres mariages avaient été décidé par le Conseil, au grand complet? Si c'était le cas, elle n'en avait jamais eu vent. 

    Kerdélia lui conseilla d'aller dormir. Avalon prit son verre d'eau et repartit dans sa chambre sans jeter un regard pour cette femme. Elle était trop fatiguée pour réfléchir à la conversation qu'elle venait d'avoir. Pourtant, elle peina à se rendormir. 

    En se levant, le lendemain matin, Avalon eut la mauvaise surprise de voir la vieille Kerdélia attablée, à prendre son petit-déjeuner. Sa mère était également présente. Elle accordait toute sa gentillesse à la vieille dame, la dorlotant un peu trop. 

    Avalon s'assit en face de Kerdélia. Pourquoi était-elle logée ici? Elle posa cette question à sa mère quand elle se retrouva seule avec elle. Elle eut droit comme réponse au fait que Kerdélia était une vieille dame, que le voyage de son île à ici avait était éprouvant pour elle et qu'elle avait besoin de compagnie. Avalon haussa un sourcil. Cela, c'était la version de la membre du Conseil pour se faire accepter dans cette demeure. Cependant, Avalon pensait que cette grand-mère se trouvait là pour une autre raison. Peut-être pour s'assurer qu'elle ne fuguerait pas pour échapper à l'ordre qu'elle avait reçu? Le tout était qu'Avalon n'avait aucune confiance en cette dame. Peut-être voyait-elle en elle un être plus diabolique qu'elle ne l'était, en réalité? 

    Avalon évita avec un grand soin son père. Elle ne lui pardonnait pas de lui avoir caché un fait aussi important que son propre mariage. 

    La jeune femme se rendit à ses archives pour faire son travail. Elle avait cependant l'esprit ailleurs. Elle se demandait sur quelle île elle devrait partir. Car, cela ne serait pas à son mari de se déplacer, non... L'île sur laquelle vivait Avalon était l'une de celles qu'on trouvait le plus au nord. Les paysages étaient des déserts de glace.. Au moins, elle ne serait pas trop dépaysé. Ce qui lui faisait le plus de mal, c'était de reconnaître qu'elle n'aurait pas ses parents à ses côtés. Ils étaient les piliers de sa vie. 

    Tout à coup, le vieux bibliothécaire rappela Avalon de ses archives. La jeune femme laissa l'ancienne paperasse pour rejoindre ce dernier. A ces côtés, elle découvrit sa meilleure amie, Hermance. Celle-ci tenait un journal dans les mains. Elle avait le regard sévère et regarda Avalon avec gravité. Hermance mit son le nez de son amie le journal.

    "Tu pars? Vraiment? Tu ne m'as jamais parlé de ce mariage! se scandalisa la jeune femme. 

    -Je ne l'ai appris, moi-même, qu'hier soir."

    Un article de journal parlait de son mariage? Voilà un fait bien étrange, un de plus à la longue liste qui avait commencé à se former. Avalon entreprit de lire l'article de journal et ce qu'elle y découvrit lui glaça le sang. On ne la mariait pas à un homme d'une île du nord. On allait l'envoyer sur Red Harenae. Là-bas, elle ferait la découverte de son fiancé: Tybalt. C'était ce que disait l'article. Red Harenae était une île se situant au sud de l'équateur. Jamais une femme d'une île du nord n'avait épousé un homme d'une île du sud. 


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