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    -Image: We Heart It-

    Les couloirs du vieux manoir étaient plongés dans l'obscurité. Tous les rideaux étaient fermés, de jour comme de nuit. Les sols étaient recouverts par des tapis luxueux aux motifs sombres et complexe qui semblaient, cependant, raconter une histoire. Une vieille histoire sonnant plus comme une légende. 

    Dans le manoir lugubre, où le silence régnait à cette heure-ci, des pas  courant, dans les couloirs, résonnaient. Une bête, semblable à un chien, mais un très gros chien, avait l'air pressé. Les crocs de sa mâchoire étaient impressionnants. Nul doute que cette bête, si vous la croisiez, vous mangerez sans difficulté. Elle tenait dans sa gueule un morceau de papier. La bête ne s'arrêta que lorsqu'elle parvint devant une immense porte fermée décorée de motifs baroques. 

    L'énorme chien, qui n'était autre qu'un loup changea alors d'apparence. Passant de son visage bestiale à celui d'un homme d'âge mûr, aux traits sévères et aux yeux perçants. Il frappa à la porte et attendit qu'une voix masculine lui autorise à entrer. Il entra aussitôt. 

    La pièce était aussi richement décorée que la porte qui permettait d'y accéder. Elle était immense et à son extrémité, on discernait un trône, au-dessus duquel, un motif en forme de croissant de Lune, était sculpté, orné de pierres précieuses dont la blancheur le faisait briller de mille feux. Sur ce trône, un homme était assis. Il était plutôt jeune et son visage était bienveillant. Il avait de longs cheveux attachés en une queue de cheval mais surtout, d'une bien étrange couleur, argentée. C'était lui qui avait autorisé l'homme-bête  à entrer. Ce dernier s'agenouilla devant celui aux cheveux argentés.

    "Quelles nouvelles m'apportes-tu, Droy?

    L'homme agenouillé releva la tête et présenta le papier.

    -Un Réveil est prévu demain soir, expliqua le dénommé Droy. 

    -Intéressant, sourit l'homme aux cheveux argentés.

    Il semblait particulièrement content de cette nouvelle, trépignant comme un enfant sur son trône. Un Réveil, ce n'était pas tous les jours qu'il y en avait un. C'était même très rare. Parfois, il n'y avait même pas un dans une décennie. 

    -Maître Ronan, lance-t-on le code ELP? s'informa Droy.

    Ronan se leva de son trône. Il était grand et avait une musculature assez impressionnante qu'on pouvait très bien imaginer sous ses vêtements. Il s'approcha de la fenêtre la plus proche et entrouvrit un rideau, observant la Lune qui était presque pleine. Demain soir, elle le serait. Demain était un grand jour!

    -Bien sûr. Cette petite perle doit rejoindre nos rangs. Surveillez la et amenez la demain soir, ici.

    Ronan avait pris le papier de l'homme-loup. Il regarda l'identité de sa future recrue. Une fille cette fois-ci. Il sourit. 

    -Assure-toi qu'aucun Loup ne la touche. Si je vois qu'elle a une seule égratignure en arrivant devant moi, je t'en tiendrais pour responsable.

    -Je connais sa valeur. Nous la protégerons. 

    -Bien. Tu peux disposer."

    Ronan regagna son trône tandis que Droy s'inclina avec respect pour le saluer et sortit de la pièce. Il reprit sa forme bestiale et refit le chemin qui l'avait mené ici en sens inverse. Droy avait une lourde responsabilité sur les épaules. 

    ***

    Edwige ne pouvait que sourire aujourd'hui. Cette journée allait forcément être géniale. Déjà parce que c'était son anniversaire et aussi car elle n'avait pas cours. Mais ce soir, elle serait avec ses amis et fêterait dignement ce jour. Le Soleil étincelait dès ce matin de juillet.  Le bac était passé depuis un moment déjà et les vacances étaient arrivées. Edwige l'avait obtenu avec la mention Bien et elle en était très fière.   Tout se passait parfaitement bien dans sa vie depuis quelques mois déjà.  Elle avait été accepté dans l'école supérieur qu'elle voulait, elle avait son logement et maintenant, son bac avec mention, sans oublier son permis et une voiture. Cette dernière appartenait anciennement à sa grand-mère qui avait décidé de la lui donner et de profiter de l'occasion pour s'en racheter une nouvelle. 

    La jeune fille se rendit dans la salle de bain pour s'habiller. Il faisait déjà chaud, ce matin, elle mit alors simplement un jean slim d'une couleur assez clair avec un débardeur blanc tout simple avec des petits rubans. Elle attache ensuite ses cheveux bruns, qui lui arrivent, quand ils sont détachés, aux épaules, en une queue de cheval. Cependant, quand elle se regarda de plus prêt devant le miroir, Edwige distingua d'étranges reflets bleutés qu'elle n'avait alors, jusqu'à présent, jamais remarqué. Elle fronça les sourcils, restant quelques instants assez perplexes. Elle mit, finalement, la couleur bleutée sur le compte de la luminosité. Edwige se maquilla alors, juste, ensuite. Elle n'en mettait pas beaucoup, juste un peu d'anticerne pour ne pas ressembler à un zombie, sa peau n'ayant pas spécialement besoin d'être couverte pas autre chose et une touche de mascara. 

    Elle partit ensuite prendre son petit-déjeuner, un sourire scotché sur le visage. Ses parents et sa soeur l'attendaient dans la cuisine et lui souhaitèrent un joyeux anniversaire en  la voyant. 

    "T'es une vieille maintenant, lui dit sa petite soeur, Cécilia avec un ton neutre.

    -Ouais. Théoriquement, j'ai plus de liberté."

    Edwige ébouriffa les cheveux longs, aussi bruns que les siens -mais sans les drôles de reflets bleutés-, de sa soeur. Cécilia ne broncha pas, se contenant de les remettre en ordre. Elle n'était pas une fille très expressive. Cécilia avait souvent un air neutre sur son visage de poupée et le fait qu'elle ne parle que très peu, la rendait, finalement assez mystérieuse. Elle tendit à sa soeur un paquet cadeau et les yeux d'Edwige s'illuminèrent. Elle déballa le cadeau pour découvrir un collier en argent avec un pendentif en forme de petite étoile. 

    "Oh! Cécilia! Il est magnifique, merci!", s'exclama Edwige en prenant sa soeur dans ses bras.

    Cécilia esquissa un léger sourire. Les parents d'Edwige, eux, lui offrait une voiture afin qu'elle puisse maintenant se déplacer comme elle le souhaitait. Le sourire d'Edwige faisait tout son visage. Elle trépignait sur place d'impatience et de joie. 

    Elle grimpa dans le véhicule avec sa petite soeur, qui tenait à être la première passagère. Edwige démarra la petite voiture et s'en alla faire un tour avec Cécilia. Cette dernière, en regardant sa soeur, fronça un peu les sourcils.

    "Tu as fais quelque chose à tes cheveux? On dirait qu'ils ont des reflets bleu marine. 

    Edwige tourna un instant sa tête vers Cécilia. Ainsi, elle n'était pas la seule à voir ces étranges reflets.

    -Non. Je me suis réveillée comme ça, ce matin. 

    Cécila poussa un petit cri qui fit sursauter la conductrice. 

    -Ne cris pas comme ça! Tu vas me faire faire des bêtises! Tu veux finir dans un fossé?! la gronda Edwige.

    -Tes yeux! s'exclama Cécilia.

    Edwige avait des yeux noirs, aussi sombres que ceux de sa soeur. 

    -Qu'est-ce qu'ils ont? soupira celle-ci.

    -Ils sont violets! "

    Edwige haussa un sourcils, perplexe. Comment cela, ses yeux sont violets? Elle grogna contre Cécilia en lui disant qu'elle n'avait pas intérêt  à lui faire une mauvaise blague. Elle se gara dès qu'elle pu et baissa le pare-soleil au-dessus de sa tête pour accéder au miroir incrusté dedans. Et elle pâlit en découvrant qu'effectivement, ses yeux n'étaient plus noirs mais bien violets. Cécilia lui demanda si elle mettait des lentilles, Edwige répondit par la négative. Elle-même ne comprenait pas du tout ce changement de couleur qui l'inquiétait un peu. Elle se dit qu'elle irait voir son médecin dès demain. Inutile de gâcher sa journée d'anniversaire à cause de ses yeux étranges. Et puis, tant qu'elle n'avait pas mal, tout allait bien, n'est-ce pas? 

    Ses parents lui firent également une remarque sur ses yeux quand Edwige et Cécilia revinrent de leur petit tour. La fille aînée tenta de les rassurer en leur assurant qu'elle se rendrait chez le médecin dès le lendemain. Cependant, les parents d'Edwige étaient tout de même très inquiets pour leur progéniture bien qu'ils acceptèrent de la laisser tranquille pour aujourd'hui seulement. 

    La journée passa à une vitesse impressionnante. Edwige ne la vit pas défiler. Le soir arriva plus rapidement qu'elle ne le pensait. Elle se prépara pour sa fête d'anniversaire. Edwige ne l'avait pas préparée. C'était des amis qui le lui avait dit, il y a que quelques jours seulement. Elle garda le même jean mais mit un haut propre qui faisait un peu plus soirée. Elle prit une petite veste, car même s'ils seraient  à l'intérieur, elle craignait d'avoir un peu froid. 

    Quand elle fut prête, elle embrassa ses parents et Cécilia, leur souhaitant une bonne soirée. Son père la pria d'être prudente, tout de même. Edwige sourit et le lui promit. Cécilia précisa à sa soeur que ses yeux avaient pâlit prenant une teinte à présent violet clair et que ses cheveux semblaient un peu plus bleus. Edwige pu constater, elle-même, ces éléments quand elle passa devant le miroir qui se trouvait dans l'entrée. Quelque chose n'allait pas du tout chez elle. Son changement d'apparence la laisser perplexe. Les cheveux et les yeux ne changent pas de couleur du jour au lendemain, de façon aussi brutale. 

    Ses amis ne manquèrent pas de lui demander ce qu'elle avait fait à ses cheveux et ses yeux lorsqu'elle arriva. Ils ne la crurent pas quand elle affirma qu'elle n'avait rien fait, justement. C'était pourtant la vérité mais qu'importe. La musique envahit assez vite la salle de fête où la soirée se passait. Il y avait de l'alcool aussi. Edwige n'aimait pas spécialement  boire. Elle prit un verre et se contenterait de celui-ci pour la soirée. Si elle avait soif, elle prendrait une boisson non alcoolisée. Elle avait d'ailleurs déjà repéré une bouteille de jus d'orange qui a la base, devrait servir pour des mélanges. Mais s'il en y avait une, il devait sûrement en avoir plusieurs. 

    La soirée avait commençait depuis quelques heures. Il était presque minuit. En fait, il le serait dans quelques minutes. Edwige avait soufflé les bougies d'un gros gâteaux qu'une de ses amies avait fait pour elle et pour tous les invités de ce soir. Le sourire du visage de la jeune fille ne l'avait toujours pas quitté. C'était probablement le plus beau jour de sa vie. Elle ne regrettait rien de cette journée et si elle était à refaire, Edwige aurait voulu qu'elle se passe exactement de la même façon. 

    Puis, minuit arriva. Et le rêve se transforma en cauchemar. Alors qu'elle dansait, Edwige fut prise d'un grand mal de tête. Elle eut l'impression qu'elle allait s'écroulait. Elle prit sa tête entre ses mains, les personnes autour d'elle ne semblant pas voir qu'elle allait soudainement mal. La musique ne lui parvenait plus aux oreilles, et pourtant, elle était forte. Une amie d'Edwige posa sa main sur l'épaule de la jeune fille lui demandant si elle se sentait bien. Elle ne l'entendit pas. 

    Alors que la migraine semblait s'éternisait alors qu'elle avait commencé, en réalité, que depuis quelques secondes, Edwige crut entendre une voix résonner dans sa tête. Elle se sentit alors comme appelée par cette dernière. La voix lui disait de sortir du bâtiment. Edwige releva la tête, comme hypnotisée, elle s'approcha vers la fenêtre la plus proche et ouvrit le rideau qui recouvrait la fenêtre. 

    Il faisait nuit dehors quand Edwige ouvrit la fenêtre. Son regard se porta alors vers la Lune qui était pleine ce soir-là. Elle diffusait une douce lumière bienveillante et Edwige tendit, tel un automate, son bras vers l'astre lunaire. La voix lui soufflant un unique mot; un prénom: Edaline. Edwige ne connaissait aucune personne portant ce prénom. Le vent soufflait fort faisant s'envoler ses cheveux. 

    Tout à coup, une énorme bête sauta par-dessus la fenêtre, bondissant sur Edwige qui hurla se sentant propulsée sur le sol. Sa tête se heurta ce dernier, faisant redoubler d'intensité la migraine. Les invités de la soirée se mirent eux aussi à hurler en voyant la bête menaçante. Deux autres entrèrent par la fenêtre et menacèrent de leurs crocs acérés quiconque tentait de s'approcher. 

    Edwige était paralysée par la peur. Elle voyait les yeux démentiels du loup la fixer avec animosité. Elle crut défaillir en voyant que l'énorme animal ouvrir sa gueule prêt à la réduire en morceaux entre ses puissantes mâchoires. Des hurlements de loups se firent entendre. Celui qui tenait Edwige releva la tête et se fit, à ce moment là, renter dedans par un nouveau loup qui venait de pénétrer dans l'enceinte du bâtiment. Il n'était pas le seul. 

    Une fille qu'Edwige ne connaissait pas se précipita sur elle. Elle ressemblait à une petite fleur de printemps avec ses cheveux roses pastels d'une longueur impressionnante, Edwige pouvait discernait la couleur de ses cheveux grâce à la lumière de la Lune. 

    "Tu m'entends? demanda-t-elle à Edwige. Tout va bien se passait maintenant."

    Elle avait une voix douce et apaisante. Edwige esquissa un sourire, rassurée par cette présence presque angélique, puis, elle s'évanouit. 


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