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    Image de winter, snow, and christmas

     

    Depuis l'aube, les bateaux n'arrêtaient pas d'arriver. Avalon ne travailler pas ce matin-là. Elle prenait un café avec une cousine proche qui avait son âge. Elle fixait le ballet qui se déroulait dans le port. D'ordinaire, il n'y avait pas autant de bateaux. C'était les membres du Conseil qui arrivait les uns après les autres. 

    Avalon avait déjà lu, très probablement dans l'un des livres des archives de la bibliothèque, qu'il avait également existé des bateaux à l'Etre Technologique. Cependant, ce n'était pas exactement les même machines. Autrefois, les bateaux voguaient sur les eaux et avait besoin de carburant pour fonctionner. Maintenant, les bateaux flottaient au-dessus de l'eau. C'était l'unique moyen pour se rendre d'une île à une autre. Le carburant fait d'énergies fossiles avait été remplacé par une nouvelle source d'énergie: le Souffle. Les savants avaient découvert le Souffle après la fin de l'Ere Technologique. C'était une énergie non polluante. A vrai dire, Avalon ne savait pas grand chose sur le Souffle. Elle ne connaissait que l'essentiel. Le Souffle était devenu la source de toute énergie utilisée. Et c'est ainsi que les bateaux ne voguaient plus mais flotter à un mètre au dessus de la mer. 

    Dans l'ancien temps, les humains se déplaçaient aussi dans les airs avec des avions. Ces engins-là avaient complétement disparus. Ils volaient à une haute altitude et il était devenu bien trop dangereux de se trouver à cette altitude là. Le ciel pouvait paraître bien innocent mais les vents soufflaient toujours extrêmement fort et les turbulences auraient été bien trop nombreuses. Alors, les avions avaient tout simplement disparus. On utilisait uniquement les bateaux et les cycles. C'était des sortes de fiacres confortables qui se pilotaient automatiquement. Contrairement aux bateaux, les cycles flottaient à une trentaine de centimètres du sol.C'était bien pratique vu comme les rues des îles du nord pouvaient être enneigées parfois.  

    Pendant les jours qui suivirent l'arrivée des membres du Conseil, Avalon ne vit presque plus son père. Les seules nouvelles qu'elle avait de lui, c'était par l'intermédiaire de sa mère. Le Conseil devait évoquer un sujet terriblement grave pour que les réunions durent si longtemps. Pourtant, en apparence, tout semblait aller bien dans les îles du nord. 

    Un soir, alors qu'elle rentrait des archives, Avalon retrouva sa mère affairait à courir dans tous les sens. Elle eut le tournis rien qu'à la regarder s'activer de la sorte. Sa mère n'avait même pas remarqué sa présence! Quand enfin ce fut le cas, elle s'arrêta quelques secondes pour la regarder:

    "Et bien! Ne restes pas plantée là comme un iceberg! Viens donc un peu m'aider! On reçoit du monde, ce soir."

    Et une fois ses paroles dites, la mère d'Avalon recommença à s'activait. Des invités? Avalon n'était pas au courant. Depuis quand ce dîner était-il prévu? Apparemment, il était surtout improvisé, sinon, sa mère ne serait pas dans un tel état.

    Fatiguée rien qu'en regardant sa mère s'activait de la sorte, Avalon posa ses affaires et vint alors l'aider. Sa mère la quitta pour se rendre dans la cuisine tandis qu'Avalon mit la table. Cette tâche ne lui prit pas énormément de temps. Ensuite, Avalon gagna la cuisine. Elle ne savait toujours pas qui étaient les invités mais en mettant la table, elle s'était rendue compte qu'ils seraient une bonne vingtaine à dîner ce soir. La mère d'Avalon devait cuisiner depuis un bon moment déjà car la plupart des plats étaient prêts. Sous les ordres de sa mère, la jeune femme exécuta chacun de ses ordres. 

    Quand elle fut libérée des tâches culinaires, Avalon décidé de commencer par prendre une douche. Avalon prenait toujours des douches avec de l'eau bouillante. Cela changeait tellement des températures qu'elle pouvait affronter en sortant dans l'île. Puis, elle s'habilla avec des habits propres. Elle ne mit pas d'aussi gros pull que d'ordinaire. Elle n'en avait pas besoin puisqu'elle ne sortirait pas son nez dehors, ce soir. 

    Peu de temps après qu'elle soit sortie de la salle de bain, le père d'Avalon arriva. La jeune femme vint le saluer, ravie de savoir qu'elle passerait la soirée en sa compagnie, même s'il y aurait d'autres personnes. L'homme avait l'air exténué. Jamais Avalon ne lui avait trouvé un air aussi fatigué. Quand il aperçut sa fille, le père lui adressa un sourire las empli d'une étrange émotion qu'elle voyait très rarement chez lui: une sorte de compassion. Les réunions que tenaient le Conseil devaient porter sur des sujets de la plus hautes importance pour que son père en soit autant affecté. Il ne resta pas longtemps en compagnie de sa femme et de sa fille, prétextant qu'il devait aller se changer pour le dîner. 

     

    Isis était couchée devant le feu de cheminée, étalée de tout son long sur un tapis bien moelleux. C'était sa place attitrée, le soir, depuis qu'elle vivait là. La vieille chienne avait ses yeux fermés et paraissait endormie. Cependant, Avalon constata que ce n'était pas le cas lorsque la sonnette annonçant l'arrivée des invités retentit. Isis se leva d'un bond, sa tête se tourna vers la direction du hall d'entrée. Elle trépignait d'impatience pour faire la fête à ceux qui venaient de sonner. Dès que la mère d'Avalon ouvrit la porte, Isis se précipita sur les inconnus. Avalon vint les saluer poliment. Elle ne connaissait aucun des visages de ses hommes et femmes plus ou moins âgés qui entraient chez eux.

    Le père d'Avalon arriva en ouvrant grand les bras, d'un air joyeux.

    "Mes chers amis, membres du Conseil ! Bienvenue dans notre demeure."

    Avalon écarquilla grands ses yeux bleus. Les membres du Conseil! C'était eux les invités du soir! La jeune femme ne l'aurait jamais cru. Parmi ces personnes illustres de sa communauté, Avalon se sentait comme une intruse. Son père était comme un poisson dans l'eau en leur compagnie... quoi de plus normal puisqu'il était lui-même un membre du Conseil! Et sa mère... Et bien, elle ressemblait à une enfant à qui on venait d'offrir un nouveau jouet. Elle posait des questions sur le fonctionnement des autres îles du nord. 

    Une vieille femme appartenant au Conseil dévisageait depuis un moment Avalon. Cette dernière fronça les sourcils quand elle le remarqua. En revanche, cela n'empêcha pas la vieille femme de continuer de la fixer. Elle n'avait pas les yeux bleus mais gris. C'était plus rare chez les habitants des îles du nord. 

    Pendant le dîner, Avalon se mura dans le silence. Elle n'avait rien à dire à ces gens et elle semblait entièrement transparente aux yeux des membres du Conseil. Elle écoutait les conversation d'une oreille détachée. 

    Une fois le dessert terminé, les discussions s'éternisèrent. Soudainement, la grand-mère du Conseil ouvrit la bouche pour la première fois. Avalon fut surprise de constater comme sa voix était puissante et portait. 

    "Cessons cette masquerade. Il est plus que temps de parler de ce pour quoi nous sommes réunis, ici, ce soir."

    Un grand silence tomba sur la tablée. Avalon put sentir le malaise qui s'installait lentement parmi les personnes présentes. La grand-mère souriait d'un air angélique. Le père d'Avalon était le plus gêné de tous. Pourtant, ce fut lui qui prit, ensuite, la parole:

    "Avalon, cette grande dame qui vient de parler et l'honorable Kerdélia. C'est la doyenne du Conseil. Membres du Conseil, je vous présente ma fille unique, Avalon."

    Il venait de prononcer ces mots par pur courtoisie. Cela se sentait dans le ton qu'il employait. Son épouse était étonnée. Pourquoi présenter Avalon de façon aussi formel, en cet instant, au Conseil? Elle-même n'avait pas eu droit à cet honneur. Et Avalon se posait exactement la même question.

    Tous les regards des membres du Conseil se tournèrent vers la jeune femme qui aurait grandement aimé ne pas être le centre de l'attention. Elle ne savait plus vers où diriger son regard.  

    "Quelle charmante enfant! s'exclama Kerdélia avec un sourire révélant son dentier. Elle sera parfaite.

    Les sourcils d'Avalon se plissèrent. Parfaite pour quoi? Elle regarda alors son père qui semblait à la fois contrarié et mal à l'aise. 

    -Et bien! Souriez un peu, très cher, gronda faussement la doyenne. Ce n'est pas tous les jours que le Conseil lui-même arrange un mariage! C'est un honneur pour votre fille d'être l'heureuse élue!"

    Les membres du Conseil hochèrent tous la tête, signe de leur approbation des paroles que venait de prononcer la doyenne. L'annonce venait de profondément choquée à la mère d'Avalon qui n'était visiblement pas au courant. Elle lança à son mari un regard empli d'interrogations et d'étonnement mêlé à de la colère. Quant à Avalon, elle ne remarqua rien de tout cela. Les paroles de la vieille dame mirent un certain temps avant qu'elle ne puisse réellement en comprendre le sens. Elle n'avait aucun soucis d'audition. Avalon ne voulait, tout simplement, pas comprendre le sens des phrases dites par Kerdélia. Un mariage! Et pas n'importe lequel, le sien! Avalon sentit le monde autour d'elle devenir de plus en plus floue. Les voix des convives et de ses parents lui semblaient lointaines. La jeune femme se sentit tomber et, à ce moment là, ce fut le noir complet dans son esprit. 


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