-Image: We Heart It - 

Des rires moqueur résonnaient dans la tête d'Edwige. Elle était plus jeune, environ 13 ans, peut-être... Elle ne se rappelait plus vraiment. Elle avait choisi de ne plus se souvenir. Il lui avait fallu enterrer dans sa mémoire les mauvais souvenir pour aller de l'avant. 

Afin de ne plus entendre ces horribles rires d'enfants se moquant, la petite Edwige mettait ses mains sur ses oreilles. Mais les affreux sons lui parvenaient toujours. Les yeux de l'enfant qu'elle était lui piquaient. 

"Regarde comme elle est moche! disait une voix.

-Je la déteste, enchaîna une autre.

-Elle ne sert à rien."

Edwige se réveilla en sursaut. Des larmes coulaient sur ses joues et elle regardait, avec inquiétude, autour d'elle. Cependant, elle ne vit rien d'autre que sa chambre et Azalie endormit dans son lit, à côté du sien. La fille aux cheveux bleus respira doucement pour se calmer. Elle mit ce cauchemar sur le compte du stress. En effet, elle devait partir pour sa mission le lendemain matin. 

Le sommeil tarda à revenir mais la fatigue l'emporta. 

Le lendemain, Azalie la réveilla à l'aube. Elle avait l'air bien réveillée et de très bonne humeur... quoique... Azalie avait toujours l'air de bonne humeur, en général.

"Debout, petite marmotte! C'est un nouveau grand jour pour toi! s'exclamait-elle.

Edwige lui répondit dans un grognement:

-Si je t'écoutais, chaque journée serait un grand jour! 

-Hum... Ce n'est pas faux. Mais tu ne sais pas ce qui t'attend alors, chaque jour vaut la peine d'être vu comme unique et important."

La jeune fille aux cheveux bleus ne se levant pas, Azalie passa aux grands moyens en lui enlevant sa couverture ce qui provoqua l'indignation et l'obligation de se lever d'Edwige. 

Azalie lui montra une tenue plutôt hivernale qui avait l'air assez chaude.

"Quand tu étais à la bibliothèque, hier, quelqu'un l'a apporté pour toi. C'est la tenue qui t'es donnée pour ta mission. Les fées des montagne habitent, évidement, dans les montagnes. Celles chez qui vous devez échanger le cristal de fée se situent sur la Montagne Joyaux. Il fait très froid là-bas."

Azalie analysait les vêtements qu'on avait apporté pour sa camarade de chambre. La tenue se composait d'un pantalon slim noir que la fille aux cheveux roses devina capable de réguler la température. C'est-à-dire que lorsqu'il faisait froid, ce pantalon empêchait, pour faire simple, que son porteur n'ait froid. Et il en était de même en cas de fortes températures. Ensuite, il y avait un t-shirt noir et un pull à mettre par-dessus, noir, lui aussi. La tenue comportait aussi un manteau long et cintrée qui semblait pouvoir bien tenir chaud mais aussi des bottes qui arrivaient aux genoux d'Edwige. 

Une fois entièrement habillée, Edwige se contempla dans la glace de la chambre avec un air dubitatif.

"Tu es sûre que je vais faire simplement un échange et pas plutôt un mission de camouflage? 

-C'est sobre. Le but n'est pas que tu te fasses remarquer. Et puis, ça te va plutôt bien."

Edwige ne pouvait pas dire le contraire. La tenue lui allait à la perfection. Elle en était, d'ailleurs, la première étonnée.

 Azalie l'emmena, par la suite, à travers les couloirs du manoir. Elles se rendirent dans une grande salle dans laquelle Edwige n'était jamais entrée. Là, elle vit plusieurs personnes dont Droy, Antonin et une fille habillée exactement comme elle. Au fond de la salle, Edwige distingua une énorme machine d'une forme assez ronde. Elle se demanda à quoi pouvait bien servir cette énorme machine. Azalie la laissa en compagnie de toutes ces personnes. 

Droy ordonna à la fille aux cheveux bleus de s'approcher. Il lui présenta Brazelane. Edwige la détailla du regard. Cette fille devait être un peu plus âgée qu'elle. Elle ne semblait pas très sûre d'elle. Elle avait une chevelure de feu flamboyant. Un rouge intense. L'Enfant de la Lune avait des yeux verrons. L'un d'eux était rouge sang et le second d'un jaune tirant sur le doré. Sa peau aussi pâle que la neige faisait ressortir la couleur de ses cheveux et de ses yeux. Edwige n'eut pas le temps de lui parler que déjà Droy prenait la parole pour leur donner quelques explications et consignes:

"Vous devez vous rendre au sommet de la Montagne Joyaux avec ce sac, dit-il en montrant un sac à dos. Dedans se trouvent les larmes de dragon. Une fois l'échange fait, vous revenez directement grâce à des téléporteurs instantanés.

Droy leur présenta trois bracelets. Il fixa particulièrement Edwige, pour qui c'était la première mission, et expliqua qu'il suffisait d'appuyer au centre du bracelet trois fois et ils seraient "téléportés comme par magie" dans cette pièce. Malheureusement, ce bracelet n'était utilisable qu'une seule et unique fois. De plus, il ne permettait pas de se rendre n'importe où. Il ne pouvait que ramener dans la pièce où ils se trouvaient actuellement. 

-Encore une chose, dit-il tout en fixant toujours Edwige, nous ne pouvons pas vous téléporter directement dans la Montagne Joyaux au sein du clan des fées de Feu-Ardent. Ces fées n'aiment la visite des étrangers alors elles n'ont pas installé de portail de téléportation. Nous vous envoyons dans la ville la plus proche qui se trouve au pied de cette montagne. "

Edwige fronça les sourcils. Elle avait un peu de mal à comprendre cette histoire de téléportation. Mais elle comprit assez vite en faisant le lien entre la grosse machine et la téléportation. Droy leur demanda d'installer les bracelets à leurs poignets et de ne jamais les retirer. C'était leur seul moyen de revenir ici, car, en effet, avec un portail traditionnel il était totalement impossible de se rendre dans le manoir de l'Ordre Lunaire. Tout était fait pour protéger le lieu de leurs ennemis. 

Droy remit, également, aux deux filles de longues capes avec une capuche afin de cacher leurs cheveux et leurs yeux un peu trop caractéristiques des Enfants de la Lune. Effectivement, il y avait aussi des loups qui n'étaient pas leurs alliés dans le Mondre Création.

Edwige put s'approcher de l'imposante machine qu'elle regarda fixement. C'était donc grâce à cette invention qu'elle passerait d'un monde à l'autre. Non, c'était pas une machine mais un portail de téléportation. Un instant, la jeune fille se crut dans un film de science-fiction. Mais elle du se rendre à l'évidence, ce n'était pas de la science-fiction et elle se trouvait encore moins dans un film. 

Antonin et Brazelane, contrairement à Edwige, n'en était pas à leur première mission. Le portail de téléportation était composé d'un podium donnant sur une plateforme central entourée pas une sphère de métal coupée afin de laisser une entrée pour se rendre au milieu de la plateforme. 

Les trois jeunes gens se placèrent au centre de la machine. Des personnes, auxquelles jusque là Edwige n'avait pas fait attention, pianotèrent sur des claviers devant des écrans.... Probablement les tableaux de commandes. 

Le portail de téléportation se mit  à trembler déclenchant une panique involontaire chez Edwige. Ensuite, une lumière l'aveugla l'obligeant à fermer les yeux. Elle ne vit pas la suite mais entendit un énorme bruit sourd et quand elle rouvrit les yeux, Edwige n'était plus au même endroit. 

Elle cligna des yeux. Elle se trouvait exactement dans la même machine mais la pièce où se trouvait Droy était différente. 

Antonin avait déjà descendu les marches du podium avec Brazelane.

"Tu viens? Tu vas pas rester là pour l'éternité quand même? Plus vite on aura terminé, plus vite on pourra rentrer."

Son ton sec et froid glaça le sang d'Edwige qui lui répondit par un regard noir. Cependant, elle descendit à son tour de la machine. Si les pièces du manoir de Ronan étaient sombres et peux chaleureuses, celle dans laquelle Edwige devait d'entrer était fabuleusement lumineuse. Il y avait de grandes baies vitrées qui donnait une vue splendide sur un beau ciel bleu. 

Et puis, Edwige remarqua les personnes qui se trouvaient dans la salle. Elles étaient d'une taille impressionnante et avaient des oreilles longues et pointues. Devant son étonnement, Brazelane se pencha pour lui chuchoter:

"Ce sont des elfes."

Edwige n'aurait pas cru que les elfes avaient des couleurs de peaux aussi variés. Certains en avaient dans des tons ressemblant à ceux des humains mais certains elfes avaient la peau d'une couleur plus atypique comme par exemple du rose bonbon, du vert, du bleu ou du mauve. 

Un elfe aux traits fins et gracieux leur souhaita la bienvenu et fit un baise-main aux deux filles. Celles-ci avaient leurs capes de mise. 

"Bienvenue délicieuses demoiselles, leur dit-il en leur offrant un magnifique sourire. Bienvenue à Pyroxa, la ville elfique la plus en altitude que vous puissiez trouver dans le Monde Création."

Antonin émit un grognement en regardant de travers l'elfe et précisant qu'ils n'avaient pas de temps à perdre avec des jeux de drague. L'elfe lui sourit et lui expliqua qu'il n'était qu'un rabat-joie. 

Avant que le loup ne perde son sang-froid et ne s'emporte contre l'elfe, les trois membres de l'Ordre Lunaire sortirent du bâtiment. Brazelane lui glissa que les elfes étaient réputés pour se montrer charmants et séducteurs. 

En sortant, Edwige découvrit le Monde Création pour la première fois et s'émerveilla. La ville elfique de Pyroxa était toute droit sortie d'un conte fée. C'était une ville perdue en pleine forêt avec des bâtisses en bois s'encrant à merveille dans le paysage. 

Brazelane posa une main sur l'épaule d'Edwige:

"Ne tardons pas ici, il nous faut nous mettre en route."

A peine avait-elle prononcé ces mots que déjà l'Enfant de la Lune aux cheveux rouges et Antonin étaient déjà en marche. Edwige leur emboîta le pas. Elle marchait à côté de Brazelane tandis qu'Antonin était devant elles, portant le sac-à-dos dans lequel se trouvaient les fameuses larmes de dragon.