• Chapitre 6

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    -Image: We Heart It-

    La nuit avait englouti le ciel. Edwige était dans son lit. Les mots du loup-garou résonnaient dans sa tête. Le Marionnettiste n'étais plus... Comment? Pourquoi? Que lui était-il arrivé? Ces questions tournaient en boucle dans la tête de la jeune fille. 

    Edwige avait, plusieurs fois, relu le mot du Marionnettiste. Tout semblait indiquer qu'il était déjà au courant qu'il allait bientôt mourir. Mais alors, qui l'aurait menacé? Et pourquoi n'avait-il rien dit? La jeune fille en avait assez de souffrir d'insomnie à cause de toutes ces pensées.

    La nuit, elle ne trouvait plus le sommeil. La journée, elle n'avait aucune énergie. Des poches et des cernes se creusaient chaque jour de plus en plus sous ses yeux mauves fatigués. Azalie lui répétait, trop souvent, qu'elle avait une sale tête.

    "Comment fais-tu pour ne pas être perturbée? Tu n'as pas peur ? Pourtant, Azalie, tu as aussi fait des missions, non? 

    -Tu ne sais pas de quoi tu parles, Edaline, répondit-elle froidement. Le Marionnettiste n'est pas le premier à qui cela arrive parmi nous et il n'est sûrement pas le dernier. Alors, au lieu de te torturer l'esprit, concentre toi sur ton entraînement. 

    Edwige était étonnée de voir les changements brutaux de tempérament de sa camarade aux cheveux roses. Elle ne lui avait par parlé du mot que lui avait adressé le Marionnettiste et elle ne le ferait pas. Une intuition lui soufflait qu'elle ne devait pas le faire, que ce mot devait resté secret. 

    -Comment a-t-il pu mourir? Je pensais que nous étions en sécurité au sein de l'Ordre Lunaire.

    -Tu es bien naïve. Maître Ronan t'a bien expliqué que nous avions de nombreux ennemis? Et parfois, quand on nous ordonne d'effectuer des tâches, bien précises, il s'avère que nous tombions sur ces ennemis. Des combats éclatent. Et, l'issue n'est pas toujours heureuse. "

    Edwige avait pâlit durant son discours. Elle repensa au soir de son anniversaire quand un loup avait bondi sur elle et qu'elle avait pu voir ses crocs blancs acérés prêt de sa tête. 


    Lors de son entraînement, un peu plus tard dans la journée, Edwige n'était pas vraiment concentrée. Elle ne voulait qu'une chose: retourner dans sa chambre, se laisser tomber sur son lit et sombrer dans le sommeil. Il lui arrivait, bien trop souvent, d'espérer encore que tout ce qu'elle était en train de vivre, ne soit qu'un affreux cauchemar. 

    "Ressaisis-toi! lui hurla Ronan. Edaline! Tu fais n'importe quoi, aujourd'hui! Tu ne progresseras pas de cette façon. 

    -Quand j'aurais assez progressé, vous m'enverrez faire des missions, moi aussi? demanda-t-elle d'une voix assez faible; 

    Elle avait clairement peur de la réponse. 

    -Evidemment. Mais, pour le moment, tu n'es pas assez forte. 

    Ronan la fixa un bon moment. 

    -C'est cette histoire avec le Marionnettiste qui te perturbe, petit joyau? lui demanda-t-il.

    Edwige tiqua au surnom étrange mais ne fit aucune remarque. 

    -Je ne trouve plus le sommeil. 

    -Dis-moi, Edaline, ce qui te perturbe dans cette histoire. 

    -La mort. Risquer sa vie...

    Ronan la regarda un long moment avant d'ouvrir la bouche afin de lui répondre:

    -Tous connaissent les risques. 

    Ronan vint poser sa main sur l'épaule de son élève afin de partager sa compassion avec elle. 

    -Le Marionnettiste, continua-t-il, s'est toujours battu avec bravoure pour notre cause. Il a sauvé de nombreuses vies et empêché de nombreux ennemis de nous faire du mal. C'était un Enfant de la Lune exemplaire. 

    Edwige prit le temps de décortiquer chaque mot. Elle avait l'impression que les paroles de Ronan était, en quelque sorte, vides de sens. C'était très étrange. Ses pensées s'orientèrent vers le moment que l'Enfant de la Lune lui avait laissé. 

    -Au sein de l'Ordre Lunaire, dans ce manoir, nous sommes en sécurité? 

    Ronan éclata d'un rire cristallin.

    -Notre repère est l'endroit le plus sûr que nous ayons. Aucun mal ne peut t'arriver entre ces murs, petit joyau. 

    Edwige pensa ensuite aux loups-garous.

    -Les ... loups qui sont avec vous... comment savez-vous qu'ils ne sont pas du côté des autres loups? Ceux qui veulent nous exterminer? 

    Ronan pouvait lire la crainte dans les yeux mauves d'Edwige.

    -Edaline, commença-t-il en s'abaissant à sa hauteur pour la fixer droit dans les yeux. Si c'était le cas, crois-tu que notre repère n'aurait pas été attaqué depuis longtemps? Je ne choisis pas mes alliés à la légère. Mais... en revanche, tu ne dois pas douter d'un seul de nous. Nous sommes des membres de l'Ordre Lunaire. Nous avons tous les même objectif et nous devons nous faire confiance les uns des autres. La discorde et la méfiance sont les enfants du manque de confiance. Et les conséquences sont toujours, entends-tu bien? Toujours dramatiques. Me fais-tu confiance?

    Edwige détourna le regard. Avait-elle réellement confiance envers Ronan? Envers Azalie? Droy? Paul et Antonin? Et tous les autres dont elle ne voyait que les visages? 

    -Oui, balbutia-t-elle. 

    Ronan lui releva la tête en lui prenant le menton afin de la regarder à nouveau dans les yeux. Ses yeux rouges se reflétaient dans ceux mauves de la jeune fille et les cheveux argenté de l'Enfant de la Lune Alpha. Ses cheveux argentés encadrés son visage angélique. 

    -Je n'ai pas bien entendu, ma chère. Me fais-tu confiance? Nous fais-tu confiance? 

    -Oui", affirma cette fois, avec plus d'aplomb Edwige.

    L'entraînement de ce jour-ci se termina plus tôt que d'habitude. A la fin, Ronan conseilla à son élève d'aller se reposer et de revenir en pleine forme la prochaine fois. 


    Une fois dans sa chambre, Edwige, seule, regarda encore une fois le mot du Marionnettiste. Elle voulait percer le secret laisser à l'encre sur ce bout de papier. Cependant, elle ne voulait pas prendre le risque que quelqu'un tombe dessus... C'était sûrement mieux dans son intérêt à elle. Edwige devait faire disparaître le morceau de papier. 

    Le moyen le plus sûr auquel elle pensa était, bien entendu, le feu. N'en ayant pas sous la main, Edwige se rendit dans la salle de bain de sa chambre et se mit au-dessus du lavabo. 

    Edwige avait le pouvoir de l'élément de l'eau. Elle pouvait contrôler cet élément sous toutes ses formes... Liquide... gazeux et solide. Justement, elle venait d'apprendre à solidifier en glace de l'eau liquide. La jeune fille alluma le robinet et laissa l'eau s'imprégner dans le papier. Quand le morceau en fut trempé, elle arrêta de faire couler l'eau.

    Tenant au creux de ses mains le mot du Marionnettiste, Edwige ferma les yeux et se concentra. Elle fit comme à ses entraînements avec Ronan.  Sous ses paupières closes, elle vit danser de petites sphères bleues lumineuses. Edwige les imagina se rapprocher les unes des autres et se durcir, formant un amas compact. 

    Edwige ouvrit les yeux quand elle sentit ses mains être en contact avec un froid mordant. Elle vit avec stupéfaction qu'elle avait réussi du premier coup. Le morceau de papier était maintenant un bloc de glace. On distinguait toujours les mots écrits mais qu'importe... plus pour longtemps. 

    La glace heurta avec violence le rebord du lavabo et se brisa en plusieurs morceaux. Edwige réccupéra les morceaux restant et les fit se fracasser à nouveau contre la paroi du lavabo. Elle attendit ensuite que la glace fonde et se transforme en eau, s'écoulant dans les tuyaux. 

    Il ne restait plus aucune trace du mot du Marionnettiste. 



    Cécilia se réveilla en criant au beau milieu de la nuit. Sa respiration était forte et elle était en sueur. La jeune fille alluma la lumière de sa chambre et prit sa tête entre ses mains. Elle avait encore fait un cauchemar à propos de sa soeur. 

    C'était le soir de l'anniversaire d'Edwige. Cécilia la voyait s'amuser et se diriger, tout d'un coup, vers la fenêtre de la salle des fêtes. Puis, une énorme bête la projetait au sol... et.. après,... tout était assez flou.Cécilia voyait les gens criaient de peur et courir dans tous les sens, pris de panique.  Elle avait l'impression qu'elle se trouvait au beau milieu d'un combat et c'était toujours  à ce moment précis du cauchemar qu'elle se réveillait. 

    "Tu deviens totalement folle, ma pauvre."

    Elle répétait ce genre de phrases pour se rassurer. 

    Cela allait maintenant faire bientôt cinq mois qu'Edwige avait disparu de la vie de Cécilia. Et cette dernière avait beaucoup de regrets concernant sa soeur. Elle aurait voulu dire plus souvent à Edwige qu'elle l'aimait. Jamais Cécilia n'avait pensé que sa soeur partirait aussi rapidement. Elle ne s'en était pas relevé mais elle ne le montrait pas autres, ni à sa famille ni à ses amis. Cécilia ne voulait pas qu'on s'inquiète pour elle.

    Ce soir-là, alors qu'elle venait encore de faire ce fameux cauchemar, la jeune fille se leva de son lit et s'approcha de son bureau et s'assit devant. Elle attrapa un crayon et un papier et elle décida de raconter son songe dans les moindre détails sous la forme d'une lettre qu'elle adressa à sa soeur. Cécilia sentit les larmes lui picoter les yeux mai elle ne pleura pas. 

    Puis, une fois sa lettre achevée, Cécilia se sentit mieux. Elle avait l'impression d'avoir un poids en moins sur le coeur. Ecrire lui avait permis de se défouler, de s'exprimer clairement et de coucher sur le papier ses sentiments. Calmée, elle retourna dans son lit, et cette fois-ci, elle trouva réellement le sommeil et fit un beau rêve. 

    Le lendemain, Cécilia fit comme tous les jours: elle se leva, s'habilla, mangea puis se rendit en cours. Les journées lui paraissaient affreusement longues et ennuyeuses. La jeune fille s'ennuyait toujours. 

    A la fin de sa journée, quand elle sortit de cours et qu'elle rentrait chez elle, un inconnu appela son prénom. Pensant qu'il pouvait s'agir d'une autre Cécilia. Cependant l'inconnu, derrière elle, continua de l'interpeller.  Elle entendit des pas courir et se rapprocher d'elle. Une main se posa sur son épaule et Cécilia s'arrêta avant de se retourner. En face d'elle se trouvait un jeune homme, un peu plus âgé qu'elle. Il devait avoir trois ans de plus peut-être... 

    "Cécilia? lui demanda-t-il.

    -Oui. C'est bien mon prénom. Et vous? Vous êtes... 

    -Je m'appelle Lucius et je te cherchais Cécilia, lui dit-il en souriant. 

    -Ah oui? Pourquoi ? 

    -Tu avais une soeur, il y encore peu de temps. Edwige, c'est bien cela? Et si je te disais qu'elle n'était pas morte comme vous le pensez tous, me croirais-tu? 

    Cécilia serra les poings.

    -Je n'ai pas envie de rire à une mauvaise plaisanterie.

    -Je ne te dis que la vérité. Elle n'est pas tombée comme on veut vous le faire croire. Une bête lui a sauté dessus. Je sais que c'est difficile à croire..

    Cécilia lui coupa la parole. 

    -Je vous crois! C'est bon.. je vous crois...

    Elle repensait à son rêve. 

    -Désires-tu la venger?"


  • Commentaires

    1
    Jeudi 10 Novembre 2016 à 19:15

    Alors ça, c'était assez prévisible, dès le moment ou tu as fait apparaitre la soeur. Que va lui raconter Lucius et qui croire dans cette histoire ?

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    2
    Jeudi 10 Novembre 2016 à 19:20

    Ahah ~ 

    Oui, je l'ai pas oublié la petite soeur ^^ 

      • Jeudi 10 Novembre 2016 à 19:27

        Oui, ça pimente l'histoire. (Surtout si elles se retrouvent en "ennemies" plus ou moins... C'est souvent ça)

    3
    Jeudi 10 Novembre 2016 à 19:28

    A voir ~

    4
    Jeudi 10 Novembre 2016 à 19:35

    J'adore cette réponse ~

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