• ♦Anastasia ou le prix de sa vie♦

    Courir... Courir... Courir.. Loin! Très loin d'ici! Il faut partir! Se cacher! Ne plus revenir! Ne jamais revenir! Se cacher et ne pas se montrer! Il ne faut pas se faire remarquer sinon, cela sera la fin. La fin de sa vie. Elle le sait... elle ne le sait que trop bien... 

    Elle n'était plus qu'une fuyarde... une lâche! Comment avait-elle pu s'enfuir en laissant le reste de sa famille ?! Hein?! Comment?! Ce qu'elle venait de faire... elle le regrettait, elle aurait dû rester comme son père, sa mère, ses soeurs et son frère! Rester dans cet endroit lugubre et effrayant dont les volets, depuis son arrivée, avaient toujours étaient fermés et cadenassés. Cette demeure qu'elle connaissait comme sa poche et qu'elle venait de fuir sous la seule conduite de la peur. 

    Par où aller?! Elle ne connaissait que l'intérieur de cette bâtisse à l'allure de prison, elle ne s'était jamais aventurée dans le jardin et encore moins plus loin! La jeune fille ne cessait de courir droit devant elle. Elle était entourée d'arbres, aux apparences sinistres dans la nuit sombre. 

    Sans cesser sa course, elle s'interrogeait. Avait-elle bien fait? Peut-être était-ce une fausse alerte.. Peut-être que ces hommes effrayants qu'elle avait vu entrer étaient là pour les libérer... Elle ne savait plus quoi penser ni que faire. Retourner en arrière, c'était prendre un grand risque... partir, c'était l'inconnue. 

    Quand elle fut épuisée, la jeune fille s'arrêta. Elle ne pouvait presque plus respirer et se laissa tomber contre un arbre. Tremblante, elle se recroquevilla et pleura. Elle ne se faisait plus d'espoir, c'était si évident que les hommes qu'elle avait vu par l'une des fenêtre cadenassés n'étaient pas venus pour les aider. Elle avait vu leurs armes... des armes faites pour tuer. C'était à ce moment que son cerveau avait arrêté de fonctionnait. Sans réfléchir, elle avait couru dans l'immense demeure plongée dans le noir pour arriver à la façade arrière qui devait normalement donner dans le jardin. Elle avait pris le premier objet lourd qu'elle avait trouvé: une table basse en bois. La soulevant un peu, la jeune fille avait réussi à la lancer sur la fenêtre faisant éclater en morceaux le bois fermant cette dernière et brisant les carreaux en verre. 

    C'était à ce moment qu'elle avait entendu un cri. Cette voix... cette voix hurlant de peur, c'était celle de son petit frère, Alexis. Ce cri lui avait déchirer les entrailles. Elle n'aimait pas le savoir triste et malheureux. En tremblant un peu, elle avait regardé en direction du couloir par lequel elle était venue ici. Alexis devait être en danger! Elle ne pouvait pas le laisser seul! Ni les autres membres de sa famille! Mais en revenant, elle ne pourrait plus repartir...

    Un second cri déchira le silence. Cette fois, la jeune fille de 17 ans sursauta, il s'agissait d'une de ses trois grandes soeurs, Olga. Regardant toujours le couloir, elle ne savait plus ce qu'elle devait faire. Partir et tout laissé pour essayer de s'enfuir mais avec le souvenir de sa lâcheté ou revenir pour voir comment allait les siens? 

    Elle hésita longtemps, le temps qui s'écoula lui paraissait si lent! Ce furent des bruits de pas et des voix d'hommes se rapprochant qui la sortirent de son doute. Ils se rapprochaient d'elle. La peur s'empara à nouveau de tout son être. Qu'allait-il lui arriver si on l'attrapait? Elle en avait sa petite idée. Voulant rester libre, il lui fallait tout laisser.

    Ses pieds se mirent en marche automatiquement. Avant qu'elle ne comprenne ce qu'elle faisait, la jeune fille sautait par la fenêtre. La liberté, oui, elle voulait la liberté, que la peur des jours sombres s'éloignent!

    Voilà comment cette jeune femme c'était retrouvée à courir pour avoir sa liberté. Elle ne pouvait plus reculer. En fait, elle avait fait son choix quand elle avait sauté par la fenêtre. Plus de retour en arrière n'était possible, elle n'avait plus le choix.

    Les paupières lourdes, allongée contre l'arbre, la jeune fille s'endormit. Elle était si épuisée. La nuit était fraîche en ce mois de février. La nuit silencieuse rendait l'atmosphère encore plus lourde. 

    Le lendemain, quand elle se réveilla, elle eut du mal à se lever. Que faisait-elle ici? Hors de son lit? Sa fuite lui revint en mémoire. Le coeur lourd et tremblant de froid, elle reprit sa marche. Où allait-elle ? Comment allait sa famille? L'inquiétude s'était emparée d'elle. La douleur de ne peut-être plus jamais revoir les siens après cette fuite la hantait. 

    Un village! Elle était dans un village! Enfin de la civilisation après plusieurs heures de marche dans le froid. Espérant être en sécurité loin de la maison aux volets cadenassés, la jeune femme entra dans une boutique de vêtements pour acheter une cape afin d'avoir plus chaud. Elle n'avait que très peu d'argent sur elle, cet argent, elle l'avait trouvé dans une des poches de sa robe. Quand elle l'avait découvert, cela avait été un soulagement. 

    Blottie dans le tissu de sa cape, elle vagabonda dans le village, le regard fixait sur le sol. Elle tournait en rond mais ne s'en rendait pas compte car son esprit était tourmentée. Était-ce vraiment la meilleure décision? Au lieu de se montrer lâche, elle aurait pu faire demi-tour pour aller auprès de son frère et ses soeurs.... Qu'étaient-ils devenus? Une boule se forma dans sa gorge quand elle s'imagina le pire. Elle chassa très vite cette idée de son esprit. C'était tout simplement impossible. 

    L'argent qui lui restait lui servit à se payer une nuit dans une petite auberge. Elle n'arriva pas trouver le sommeil, ronger par la culpabilité. Ne pas savoir ce qu'était devenue sa famille... c'était atroce. 

    Quelques heures plus tard, elle sut. Dans le journal, cela faisait le gros titre: "Le tsar Nicolas II de Russie et mort!". La jeune fille se sentie vaciller. Le monde se mit à tourner autour d'elle. Son père... non! Non! Il ne pouvait pas! 

    L'article racontait l'exécution de la famille royale de Russie, du tsar, de sa femme et de leurs cinq enfants. Cependant, une avait survécu. Une des quatre filles du tsar était bien vivante. Elle était libre et avait encore de longues années devant elle. Elle vivrait avec les durs souvenirs de sa fuite et de l'abandon de sa famille. Elle n'avait plus personne vers qui se tournait, seule, elle pleurerait tous les soirs les regrets de ne pas avoir eu le temps de prévenir sa famille, de ne pas être avec eux. Mais elle était en vie et libre, et cela n'avait pas de prix. Son nom? Anastasia Nikolaïevna de Russie. 


  • Commentaires

    1
    Dimanche 17 Août 2014 à 00:50

    Je connais bien l'histoire d'Anastasia. C'est un bon texte. J'aime bien 

    2
    Dimanche 17 Août 2014 à 00:53

    Merci, là, j'ai fait dans le cas où elle se serait échappée car en fait, on ne sait pas :)

    3
    Dimanche 17 Août 2014 à 00:59

    Le plus beau, c'est d'y croire ^^

    4
    Dimanche 17 Août 2014 à 01:00

    Oui, c'est bien vraie :)

    5
    Vendredi 27 Février 2015 à 18:53

    C'est beau et triste c'est a dire:

    beau et triste--------------------->  MAGNIFIQUE!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!

     

    6
    Vendredi 27 Février 2015 à 18:54

    Merci beaucoup, je me suis inspirée de la vraie Anastasia 

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